La courte saison des foires aux vins vient de se terminer et elle n'a pas été plus riche ou plus passionnante que celles des années précédentes. Ne parlons plus des foires aux vins de mars, a part pour le rosé, il y a belle lurette que cette tentative commerciale n'attire plus les foules. Comment une opération intéressante pour la grande distribution est elle devenue une litanie et pourquoi les consommateurs la délaissent?
Des catalogues pâles et sans saveurs, des vins inconnus, des étiquettes chamarrées au marketing bien léché, l'imprécision législative si embarrassante pour le néophyte... un éternel refrain. C'est encore ce que nous avons constaté cette année.
A une heure ou le pouvoir d'achat occupe le haut des médias et des colonnes, il est évident que nous sommes prêts à nous passer des habituels flacons, sacrifiés sur l'autel de la réduction du pouvoir d'achat. Et que constatons nous? Les foires aux vins de ce début d'automne, nous proposent des crus à 10, 15, 30 voire 50€. Franchement, cette communication disons, haut de gamme, devient presque indécente à défaut d'être alléchante ou même élitiste.
Alors malgré tout, l'Amateur feuillette ses catalogues. Il recherche ses crus habituels (difficile de changer ses habitudes: "Ce Château Tsoin Tsoin est si bon j'en achète chaque année...!"), se surprend à rever à des bouteilles trop chères pour lui et note avec attention les vins "conseil du Guide Hach*** ou Bet*** et Dess*** ". Alors que son épouse lui rappelle les travaux à effectuer sur la terrasse avant cet hiver et le ramonage de la cheminée à payer, il s'en va faire ses emplettes liquides.
Il rentre dans son temple préféré et... avec soulagement, constate que les palettes et les pyramides de vins sont bien là. Il fonce à caddy ouvert, la liste entre les doigts et constate, une fois encore, que la moitié de son choix n'est pas ou plus présent dans le magasin. Il tempête, maugrée deux remarques à la ronde pour faire "une plainte à la DGCCRF" et obtient malgré tout d'un vague animateur commercial (le même qui faisait Pierre Chan** la semaine dernière), trois bouteilles mises à l'écart pour les "bons clients dont vous faites partie". Ah, il n'a pas remarqué sur le coup, mais seulement à la sortie de caisse, que le millésime n'est pas le bon mais celui d'une année précédente. Tant pis, il ne se fera pas reprendre l'année prochaine.
Son copain a été à la soirée vin, parce qu'il était invité, lui. Grâce à sa carte Tsoin Tsoin, celle où il a ses points et la réduction sur les produits à marque. Un gavage à base de quiches et de saucissons (slovaques cette année). Tout le gratin de la ville y était, et surtout ceux qui font partie du gratin sans avoir la carte tsoin tsoin. Rien de bien excitant mais il a pu rafler quelques bouteilles supplémentaires que n'aurons pas les "autres" demain en rayon.
Il achète les millésimes de l'année 2006, mais beaucoup étaient absents, malgré leur annonce dans le catalogue. La faute au transporteur qui n'a pas livré et qui est en retard, il parait. Il se doute que les vins transitent bien depuis la Centrale en ligne directe par camions plombés et dûment répertoriés, mais bon, avec les transporteurs on ne sait jamais.
En quittant la grande surface, le coffre plutôt à moitié vide qu'à moitié plein, il repense à ses premières années où il a payé des vins plus de 100F en tremblant au moment de les ranger en cave de peur de les casser. Il y a longtemps maintenant que ces vins ont dépassés les 30€. Oui, le double. C'est la faute au millésime 2000, 2005 et à l'euro. On a assez de coupables pour avoir la conscience tranquille.
Bref, comme d'habitude sinon pire. Nous nous amusons sur ce sujet, parce qu'il n'y a rien de tragique au premier degré, mais à peine. Une mondialisation qui nous touche directement. Une viticulture et donc une agriculture qui s'embourbe dans des certitudes et dans une législation imbuvable (c'est le cas de dire) et au milieu de tout ça, dans les catalogues, des bouteilles intéressantes mais invisibles qui surnagent au milieu de surproductions, dans le sens trop-productions, mièvres et sans qualités.
Alors les résultats des Foires aux vins baissent en volume d'année en année. Les amateurs riches tirent encore le panier moyen vers le haut mais pour combien de temps?
Au fait, six jours plus tard, l'Amateur est retourné à la grande surface avec son épouse pour faire les courses de la quinzaine. Il a vaguement sourit en voyant les palettes de vins à moitié entamées de vins non présentés dans le catalogue, mais "en direct du vignoble". Les grands rayons blancs ont déjà été rechargés pour l'opération petits prix bricolage.
Si si, nous avons vu quelques tentatives intéressantes. Des pages "producteurs", quelques vins Bio, quelques associations attirantes, une dégustation par ci par là, d'un vigneron passionné venu spécialement "de sa région". Elles sont à encourager, parce qu'elles sont une réponse partielle au maintien en "allée centrale" des foires aux vins traditionnelles.
Quant aux foires aux vins des sites marchands, même s'ils n'offrent pas (encore) la quiche à goûter, le choix est tentant mais à des prix "habituels" et donc commercialement sans grand intérêt. l'Amateur attendra le mois prochain, une fois qu'il aura fait les travaux sur la terrasse avant l'hiver.
Finalement, ce petit phénomène de société des années 90, fini son effet foule. Rien de bien excitant et tout rentre dans l'ordre. Le chiffre d'affaire est maintenu, les volumes restent encore indispensables pour les enseignes. Juste quelques prospectus de plus dans la boite au lettres... et l'Amateur goûtera dimanche prochain cette belle bouteille qu'il avait acheté 115F en 96 et qu'il a revu cette année à 65€ (véridique).
Des catalogues pâles et sans saveurs, des vins inconnus, des étiquettes chamarrées au marketing bien léché, l'imprécision législative si embarrassante pour le néophyte... un éternel refrain. C'est encore ce que nous avons constaté cette année.
A une heure ou le pouvoir d'achat occupe le haut des médias et des colonnes, il est évident que nous sommes prêts à nous passer des habituels flacons, sacrifiés sur l'autel de la réduction du pouvoir d'achat. Et que constatons nous? Les foires aux vins de ce début d'automne, nous proposent des crus à 10, 15, 30 voire 50€. Franchement, cette communication disons, haut de gamme, devient presque indécente à défaut d'être alléchante ou même élitiste.
Alors malgré tout, l'Amateur feuillette ses catalogues. Il recherche ses crus habituels (difficile de changer ses habitudes: "Ce Château Tsoin Tsoin est si bon j'en achète chaque année...!"), se surprend à rever à des bouteilles trop chères pour lui et note avec attention les vins "conseil du Guide Hach*** ou Bet*** et Dess*** ". Alors que son épouse lui rappelle les travaux à effectuer sur la terrasse avant cet hiver et le ramonage de la cheminée à payer, il s'en va faire ses emplettes liquides.
Il rentre dans son temple préféré et... avec soulagement, constate que les palettes et les pyramides de vins sont bien là. Il fonce à caddy ouvert, la liste entre les doigts et constate, une fois encore, que la moitié de son choix n'est pas ou plus présent dans le magasin. Il tempête, maugrée deux remarques à la ronde pour faire "une plainte à la DGCCRF" et obtient malgré tout d'un vague animateur commercial (le même qui faisait Pierre Chan** la semaine dernière), trois bouteilles mises à l'écart pour les "bons clients dont vous faites partie". Ah, il n'a pas remarqué sur le coup, mais seulement à la sortie de caisse, que le millésime n'est pas le bon mais celui d'une année précédente. Tant pis, il ne se fera pas reprendre l'année prochaine.
Son copain a été à la soirée vin, parce qu'il était invité, lui. Grâce à sa carte Tsoin Tsoin, celle où il a ses points et la réduction sur les produits à marque. Un gavage à base de quiches et de saucissons (slovaques cette année). Tout le gratin de la ville y était, et surtout ceux qui font partie du gratin sans avoir la carte tsoin tsoin. Rien de bien excitant mais il a pu rafler quelques bouteilles supplémentaires que n'aurons pas les "autres" demain en rayon.
Il achète les millésimes de l'année 2006, mais beaucoup étaient absents, malgré leur annonce dans le catalogue. La faute au transporteur qui n'a pas livré et qui est en retard, il parait. Il se doute que les vins transitent bien depuis la Centrale en ligne directe par camions plombés et dûment répertoriés, mais bon, avec les transporteurs on ne sait jamais.
En quittant la grande surface, le coffre plutôt à moitié vide qu'à moitié plein, il repense à ses premières années où il a payé des vins plus de 100F en tremblant au moment de les ranger en cave de peur de les casser. Il y a longtemps maintenant que ces vins ont dépassés les 30€. Oui, le double. C'est la faute au millésime 2000, 2005 et à l'euro. On a assez de coupables pour avoir la conscience tranquille.
Bref, comme d'habitude sinon pire. Nous nous amusons sur ce sujet, parce qu'il n'y a rien de tragique au premier degré, mais à peine. Une mondialisation qui nous touche directement. Une viticulture et donc une agriculture qui s'embourbe dans des certitudes et dans une législation imbuvable (c'est le cas de dire) et au milieu de tout ça, dans les catalogues, des bouteilles intéressantes mais invisibles qui surnagent au milieu de surproductions, dans le sens trop-productions, mièvres et sans qualités.
Alors les résultats des Foires aux vins baissent en volume d'année en année. Les amateurs riches tirent encore le panier moyen vers le haut mais pour combien de temps?
Au fait, six jours plus tard, l'Amateur est retourné à la grande surface avec son épouse pour faire les courses de la quinzaine. Il a vaguement sourit en voyant les palettes de vins à moitié entamées de vins non présentés dans le catalogue, mais "en direct du vignoble". Les grands rayons blancs ont déjà été rechargés pour l'opération petits prix bricolage.
Si si, nous avons vu quelques tentatives intéressantes. Des pages "producteurs", quelques vins Bio, quelques associations attirantes, une dégustation par ci par là, d'un vigneron passionné venu spécialement "de sa région". Elles sont à encourager, parce qu'elles sont une réponse partielle au maintien en "allée centrale" des foires aux vins traditionnelles.
Quant aux foires aux vins des sites marchands, même s'ils n'offrent pas (encore) la quiche à goûter, le choix est tentant mais à des prix "habituels" et donc commercialement sans grand intérêt. l'Amateur attendra le mois prochain, une fois qu'il aura fait les travaux sur la terrasse avant l'hiver.
Finalement, ce petit phénomène de société des années 90, fini son effet foule. Rien de bien excitant et tout rentre dans l'ordre. Le chiffre d'affaire est maintenu, les volumes restent encore indispensables pour les enseignes. Juste quelques prospectus de plus dans la boite au lettres... et l'Amateur goûtera dimanche prochain cette belle bouteille qu'il avait acheté 115F en 96 et qu'il a revu cette année à 65€ (véridique).
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